Thèse de Anthony Basille
Sujet :
Date de début : 01/09/2021
Date de fin (estimée) : 01/09/2024
Encadrant : Elise Lavoué
Co-encadrant : Audrey Serna
Résumé :
Dans le contexte des environnements d’apprentissage collaboratif médiatisés par ordinateur, la question de l’efficacité des interactions entre apprenants reste centrale. Cette thèse explore les facteurs influençant la collaboration et le sentiment de présence sociale dans les jeux sérieux collaboratifs, en s’intéressant particulièrement à l’impact des caractéristiques de l’environnement virtuel sur les dynamiques d’interaction.
À travers deux études expérimentales, nous avons examiné comment le point de vue (première vs troisième personne) et les modalités de communication (texte, audio, vidéo) façonnent l’expérience collaborative. La première étude a révélé que la perspective à la première personne favorise un sentiment d’accessibilité psycho-comportementale accru et encourage le partage d’informations entre les joueurs. La deuxième étude a montré que la modalité audio permet un sentiment de présence sociale plus élevé et une meilleure co-régulation que les modalités texte et vidéo.
Pour approfondir la compréhension des dynamiques collaboratives, nous avons développé une approche analytique combinant l’analyse des traces d’interaction et du contenu des échanges. L’application successive de techniques d’analyse de fréquence, de réseaux de co-occurrences et de chaînes de Markov a permis d’identifier des patterns spécifiques dans la structuration et l’enchaînement des activités collaboratives. Cette approche a été étendue grâce à l’utilisation de techniques d’apprentissage automatique pour classifier automatiquement les énoncés et permettre une comparaison systématique entre les modalités de communication.
Nos résultats mettent en évidence l’importance de considérer attentivement les caractéristiques de l’environnement virtuel lors de la conception d’expériences d’apprentissage collaboratif. Ils soulignent notamment le rôle central de la présence sociale comme médiateur entre les propriétés de l’environnement et les comportements collaboratifs. Ces travaux ouvrent des perspectives pour le développement d’environnements d’apprentissage plus adaptés, capables de soutenir efficacement la collaboration des apprenants.