Contexte scientifique: La formation actuelle aux risques chimiques pour les étudiants et les professionnels de la chimie est principalement basée sur des activités pédagogiques théoriques utilisant des plateformes d'apprentissage en ligne. Après cette formation théorique, ces techniciens/stagiaires/ingénieurs nouvellement formés sont ensuite directement confrontés à des situations réelles dans les laboratoires, qui peuvent être dangereuses et stressantes. Ils manquent de situations pratiques où ils peuvent développer les compétences comportementales nécessaires pour prévenir ou réagir en cas de situations d'urgence, par exemple être attentif à la qualité des équipements, anticiper un risque d'accident, et interpréter des informations implicites (par exemple une odeur suspecte, ou une sensation de chaleur). De nombreuses études ont montré les avantages de la réalité virtuelle (RV) pour la formation, mais la création d'environnements virtuels efficaces pour la formation des compétences comportementales soulève encore des questions scientifiques et technologiques. 
La grande majorité des environnements virtuels existants conçus pour la formation et l'éducation se limitent à des stimuli audiovisuels et très peu stimulent plusieurs sens simultanément (par exemple, la vue, l'odorat et le toucher). Des recherches antérieures suggèrent qu’intégrer ce type de stimuli multisensoriels dans les expériences immersives peut être très bénéfique pour la formation (Covaci et al., 2018), grâce à une sensation d'incarnation accrue (Leonardis et al., 2014). Mais comprendre comment les stimulations multisensorielles interagissent ensemble et comment elles peuvent être combinés pour soutenir l'apprentissage reste une question ouverte.
Objectif de thèse : Ce projet de thèse vise à explorer l'impact de différents stimuli multi-sensoriels (vue, ouïe, odorat, toucher/thermoception) sur la qualité d'expérience vécue et ses différentes composantes (présence, immersion), lors d’une expérience immersive de formation aux risques chimiques. Cette thèse s’inscrit dans un projet plus large, financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) et qui implique notamment des chimistes, des spécialistes de l’apprentissage et des sciences de l’éducation et des spécialistes des nanotechnologies (pour la mise en œuvre des actionneurs sensoriels en VR, en particulier pour la thermoception).