Nouvelle étude sur l'état des smartphones des français présentée à l'ARCEP

Aurélien Tabard de l'équipe SICAL, présentait à l'autorité de régulation des télécoms, les résultats de l'étude Broken Smartphones, montrant que plus de 40% des français vivent avec un smartphone dysfonctionnel, majoritairement pour des raisons d'obsolescence logicielle.

L'étude, basée sur un sondage auprès d'un échantillon représentatif de la population française montre que plus de 40% des français vivent avec un smartphone dysfonctionnel, majoritairement pour des raisons d'obsolescence logicielle

  • Les applications et logiciels sont responsables de 60% des dysfonctionnements rencontrés sur les smartphones.
  • Parmi tous ces problèmes matériels et logiciels, les plus fréquents sont la batterie usée (28%), le stockage saturé (23%), la lenteur (21%).
  • Les problèmes arrivent tôt : la moitié dans l’année de l’obtention du smartphone, un quart dans les trois premier mois.
  • Les personnes cohabitent pendant longtemps avec des problèmes plutôt ou très gênants. Malgré la gêne, seulement 1 tiers des problèmes sont résolus, et un autre tiers sont encore présents sur le smartphone plus de 2 ans après leur apparition.
  • Le remplacement est le plus souvent dû à une dégradation progressive de l’appareil, plutôt qu’une casse arrivant d'un seul coup.

La présentation auprès des différents services de l'ARCEP a été l'opportunité de discuter des pistes de régulation allant au-delà des mises à jours pour prendre en compte d'autres facteurs logiciels comme les problèmes de gestion du stockage, la lenteur et les dysfonctionnements logiciels, et faire face aux stratégies de certains acteurs industriels. L'étude a notamment permis d’identifier plusieurs leviers d’action, en particulier à destination des concepteurs, développeurs, designers de services numériques :

  • Mettre en place une garantie logicielle de la part des fabricants de smartphones, et ce sur plusieurs années.
  • Mettre à disposition des applications plus légères et moins consommatrices de données pour ne pas saturer le stockage, compatibles avec des faibles capacités de calcul pour éviter la lenteur et préserver la batterie.
  • Faciliter la gestion et le ménage du stockage par des moyens logiciels ou matériels, et rendre intelligible les données produites par les applications.
  • Ajouter des paramètres qui permettent de contourner les dysfonctionnements et de préserver la batterie.
  • Faciliter la réparation et la maintenance matérielles et logicielles : étendre le bonus réparation à la résolution de problèmes logiciels, concevoir des équipements et logiciels que l’on puisse réparer et maintenir soi-même.

Léa Mosesso, ingénieure d'étude dans l'équipe SICAL a co-piloté la conception de l'étude et encadré l'analyse des résultats.

Pour en savoir plus sur l'enquête : https://limitesnumeriques.fr/travaux-productions/sondage-obsolescence-smartphones/ 

Ce travail a été réalisé en collaboration avec Telecom Paris, l'Université de Strasbourg, l'Université de Toulouse, de Vinci Research Center, l'association Designers Ethiques, et avec le soutien de la mission interdisciplinaire du CNRS.